L'endotherapie : une solution vaccinale contre le papillon des palmier et le charançon rouge

L’arrêté du 25 mars 2014, qui modifie l’arrêté du 21 juillet 2010 relatif à la lutte contre le charançon rouge du palmier, autorise désormais les traitements par injection d’un insecticide à base d’émamectine benzoate sur les palmiers d’ornement. Cette technique dite d’endothérapie, défendue par le collectif "Sauvons nos palmiers" mais aussi par l’Uniphor (Union nationale des intérêts professionnels horticoles) et des chercheurs comme Michel Ferry (Inra), consiste à injecter le produit chimique dans des trous pratiqués au niveau du stipe. Selon ses défenseurs, une seule injection de benzoate d’émamectine permet de protéger l’arbre pendant un an, offrant ainsi un traitement rapide, à un coût très accessible. Ils pointent aussi du doigt le fait que dans ce cas-là l’insecticide reste confiné à l’intérieur du palmier et réduit ainsi considérablement les risques pour la santé et l’environnement.

 

L'évolution de la réglementation sur l'usage de l'endothérapie

La lutte contre le charançon rouge (Rhynchophorus ferrugineus) a fait l'objet d'une stratégie de lutte obligatoire définie par l'arrêté national du 21 juillet 2010. Il existait des insecticides à pulvériser sur la plante, mais le moyen considéré comme le plus efficace à court terme était l'injection d'un produit à base d'imidaclopride. Un nouvel arrêté du 20 mars 2012 autorisa désormais l'endothérapie dans le cadre d'un dispositif expérimental. Cette autorisation n'était permise que dans le cadre d'un dispositif expérimental mis en place sur les communautés d'agglomérations de Toulon-Provence-Méditerranée et de Fréjus/Saint-Raphaël.

 

Premier dispositif expérimental : protocole de 2012

L'endothérapie par imidaclopride n'était alors possible que sur les palmiers du domaine public ou de propriétés privées, mais pas sur les sites de production, de stockage ou de vente de palmiers. Elle n'était appliquée que par des applicateurs agrémentés.

Mise en œuvre du traitement

Ce protocole de traitement comportait 4 injections On procède à la réalisation de 4 trous percés avec le foret incliné légèrement vers le bas et à la profondeur nécessaire pour atteindre le centre du stipe (de 18 à 30 cm). Le produit, 8 ml de produit pur (concentré soluble à base de 200 g/l d'imidaclopride), est injecté à la pression de 1 à 2 bars dans les 4 trous

Déjà, les avantages de l'endothérapie !

L'imidaclopride avait une persistance d'action de 45 à 55 jours. Même si l'endothérapie avait ses détracteurs et notamment en ce qui concernait les effets du produit sur l'homme, les chercheurs nous précisaient à l'époque : « Le gros avantage de l'endothérapie par rapport aux traitements par pulvérisation, actuellement autorisés, repose justement sur le fait que le produit utilisé est confiné dans la plante ». A cela s'ajoutait la pensée de devoir blesser la plante pour la soigner et ce à quoi répondait Michel Ferry, chercheur à l'Inra et spécialiste des palmiers : « Les blessures créées par la pratique de l'endothérapie comme par tout autre événement sont tout à fait capables de cicatriser chez les palmiers ». L'évolution de la pratique consistait donc à réfléchir pour réduire au minimum le nombre de trouées réaliser dans le stipe, et à injecter un insecticide à longue persistance d'action. L'émamectine benzoate dont la durée était d'un an fut tout naturellement proposée. Solution retenue puisqu'en 2014 , un nouvel arrêté (25 mars 2014) modifia l’arrêté du 21 juillet 2010 en autorisant désormais les traitements par injection d’un insecticide à base d’émamectine benzoate sur les palmiers d’ornement.

Une vaccination annuelle pour ne plus être contaminé

Selon le texte en vigueur, « le traitement est désormais réalisé une fois par an en période printanière du 1er mars au 30 juin. L’injection est réalisée via 2 trous opposés et décalés en hauteur, d’une profondeur allant de 15 à 40 cm, de manière à atteindre, si possible, le centre du stipe. Dans chacun de ces trous sont injectés 25 ml de produit pur. Ces trous sont réalisés dans le stipe du palmier généralement à hauteur d’homme. » Le ministère de l’Agriculture a donc également autorisé la mise sur le marché d'un produit à base d’émamectine benzoate homologué pour le traitement des parties aériennes des palmiers d’ornement dans le cadre de la lutte contre le charançon rouge.

 

Aux grands maux, les grands remèdes

L'endothérapie a été choisie comme mesure d'urgence à une situation grave. Ainsi comme le souligne Michel Ferry, « le recours à l'endothérapie n'est absolument pas proposé comme une pratique routinière prévue pour durer mais, au contraire pour (...) une durée très limitée pour faire face à une situation exceptionnellement grave. (...) Une intervention massive et rapide est maintenant seule en mesure d'éviter une nouvelle vague d'explosion du charançon rouge du palmier. » Pour cela « il faut une forte durée d'efficacité de ces traitements et une facilité application ».

 

En parallèle de l'endothérapie :

  • Le traitement s'effectue par pulvérisation des parties aériennes du palmier avec un produit à base d'imidaclopride, et/ou une préparation à base de nématodes.
  • Les palmiers trop infestés doivent être abattus et incinérés.
  • Certains palmiers moins atteints peuvent être assainis par la taille en veillant à préserver le bourgeon.
  • Enfin, la surveillance continue de s'effectuer à l'aide de pièges à comme les pièges à phéromones.

L'endothérapie est une technique relativement efficace, pouvant sauver la vie de grands nombres de palmiers. De manière préventive ou curative, l'endothérapie reste un moyen simple de protéger les végétaux contre le papillon du palmier et le charançon rouge. Le plus : l'endothérapie ne demande qu'une action annuelle pour être parfaitement efficace.

 

Biopalm, proteger son palmier contre le papillon du palmier et le charancon rouge
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